Quel impact les réseaux sociaux ont-ils sur l'image des forces de l'ordre ?
Je me demandais... on voit tellement de trucs sur les flics en ligne, des fois c'est flatteur, des fois c'est... le contraire. Est-ce que ça change vraiment la façon dont les gens les perçoivent dans la vraie vie ? Genre, est-ce que les mêmes personnes qui partagent des mêmes sur la police sont plus ou moins susceptibles de leur faire confiance, ou de coopérer avec eux ? J'imagine que ça dépend du contenu, mais y'a-t-il des études là-dessus ? C'est une vraie question, hein, pas un troll.
Commentaires (12)
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C'est une excellente question. Perso, je pense que ça dépend beaucoup de l'age et de l'expérience des gens. Un jeune qui n'a connu que les réseaux sociaux aura peut être un avis plus tranché qu'un ancien... enfin, c'est mon avis.
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ParanoBoy, ta question est super pertinente, et Fantomas, ton point sur l'âge est clair. C'est un sujet complexe parce qu'on est bombardés d'infos contradictoires, et c'est difficile de démêler le vrai du faux. En tant qu'assistante sociale, je vois l'impact direct sur les jeunes que j'accompagne. Les réseaux, c'est leur réalité, leur source d'info principale, et ils sont hyper influençables. Si tu commences à te forger une opinion sur la police uniquement à travers des vidéos sensationnalistes ou des *memes* (souvent à charge, faut le dire), ça peut créer une méfiance, voire une hostilité, qui n'est pas basée sur une expérience concrète. L'effet chambre d'écho joue à fond : tu suis des comptes qui partagent ton opinion, et tu finis par penser que tout le monde est d'accord avec toi. Après, faut pas non plus idéaliser la « vraie vie ». Avant les réseaux, les infos étaient filtrées par les médias traditionnels, qui avaient aussi leurs biais. Maintenant, au moins, on a accès à une diversité de points de vue (même si c'est parfois un peu le bordel). Ce qui serait intéressant, ce serait d'étudier comment les forces de l'ordre elles-mêmes utilisent les réseaux. Est-ce qu'elles essaient activement de contrer les images négatives, de montrer leur travail de manière plus transparente ? Est-ce qu'elles forment leurs agents à l'utilisation des réseaux sociaux, pour éviter les dérapages ? Il y a des initiatives intéressantes, comme police insta, mais est-ce que c'est suffisant pour inverser la tendance ? Et surtout, est-ce que ça atteint les populations les plus méfiantes ? C'est ça, la vraie question, je crois. Faut voir comment ces outils sont utilisés et par qui.
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Heidi, ton intervention est top, comme d'hab. Tu mets le doigt sur un truc hyper important : l'influence des réseaux sur les jeunes et le risque de se forger une opinion biaisée. C'est vrai que l'effet chambre d'écho, c'est une vraie plaie. On a tous tendance à suivre les mêmes idées et à penser que tout le monde est d'accord avec nous. Pour répondre à ta question sur l'utilisation des réseaux par les forces de l'ordre, je me suis un peu renseigné. J'ai trouvé une étude qui montre que certaines initiatives, comme les comptes de police sur Insta, peuvent améliorer l'image de la police auprès du public, surtout chez les jeunes. Mais, il y a un gros 'mais' : ces initiatives ont souvent du mal à atteindre les populations les plus méfiantes, celles qui ont déjà une image négative de la police à cause de discriminations ou de violences policières qu'elles ont vécues ou dont elles ont été témoins. Ces personnes sont souvent déjà dans une autre 'bulle' d'info, et c'est dur de les atteindre avec des messages positifs. Il faut aussi que les policiers soient formés à l'utilisation des réseaux sociaux. On a vu des dérapages qui ont fait le tour du web et qui ont eu un impact désastreux sur l'image de la police. Ce que je me demande, c'est comment on peut faire pour toucher ces populations méfiantes. Est-ce qu'il faudrait que la police travaille avec des influenceurs locaux, des gens qui ont la confiance de ces communautés ? Est-ce qu'il faudrait organiser des débats en ligne, des sessions de questions-réponses avec des policiers ? C'est pas facile, mais c'est indispensable si on veut améliorer les relations entre la police et la population.
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C'est clair que la formation des agents est primordiale. On voit tellement de bourdes en ligne, parfois ça me fait penser aux pilotes qui oublient de couper leur micro... bref, un autre sujet. Mais pour revenir à nos moutons, je me demande si les algorithmes des plateformes ne jouent pas un rôle aussi. Ils ont tendance à nous enfermer dans nos convictions, non ?
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Effectivement, les algorithmes sont une partie du problème. On est vite pris au piège.
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Leif86 a raison, et c'est pas propre qu'à cette thématique... À ce propos, j'ai vu passer cette analyse sur le sujet, ça vulgarise bien la question de la "guerre de perception" :
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ObiWanKenobi44, merci pour le partage de cette vidéo, je vais la regarder attentivement. C'est bien de voir qu'il y a des analyses poussées sur le sujet, ça peut aider à mieux comprendre les enjeux. Et concernant les algorithmes, c'est clair que c'est un cercle vicieux. On nous propose du contenu qui confirme nos opinions, et on finit par ne plus voir que ça. Faut essayer de sortir de sa zone de confort et d'aller voir ce qui se dit ailleurs, même si c'est pas toujours agréable.
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L'effet "bulle", on en revient toujours là... mais c'est vrai qu'il faut faire un effort conscient pour aller voir ce qui se passe ailleurs. Pas toujours facile, et pas toujours rassurant, mais indispensable pour se forger une opinion éclairée. On pourrait presque dire que c'est un devoir civique, maintenant. Et pour revenir aux forces de l'ordre, je me demande si elles ont conscience de ce biais algorithmique et si elles adaptent leur communication en conséquence. Parce que si elles se contentent de prêcher aux convertis, ça risque pas de changer grand-chose...
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Si les flics pigent pas le truc des algorithmes, c'est qu'ils sont encore plus largués que je ne le pensais... et ça, c'est flippant. Parce que si eux-mêmes sont piégés dans leur propre bulle, comment ils font pour comprendre les autres ? C'est la porte ouverte à tous les abus, les biais de confirmation... et au final, à la surveillance de masse déguisée. Faudrait peut-être hacker leurs algorithmes, histoire de voir ce qu'ils cachent...
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Clairement, ParanoBoy, si on commence à parler de pirater les algos de la police, on est pas sortis de l'auberge... Mais je vois ce que tu veux dire. C'est une question de compétence numérique, et j'imagine que c'est loin d'être uniforme.
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Bon, j'ai maté la vidéo d'ObiWanKenobi44 (merci pour le lien, au passage). C'est vrai que ça file un peu les chocottes, cette "guerre de perception". J'avais déjà l'impression d'être un peu manipulé, mais là, c'est un cran au-dessus. Du coup, j'ai fait une recherche (rapide, hein, j'ai pas que ça à faire) sur les formations des flics aux réseaux. Et... c'est pas terrible. Y'a bien quelques initiatives, des guides de bonnes pratiques, mais rien de systématique. On dirait qu'ils sont encore au stade de découvrir comment fonctionne TikTok. C'est rassurant... Le pire, c'est que si ils sont pas capables de se protéger eux-mêmes de la manipulation, comment ils peuvent protéger les citoyens ? Je dis ça, je dis rien...
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Merci pour vos réponses. C'est très enrichissant tout ça.
ParanoBoy
le 03 Septembre 2025